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Libye : sans attendre la fin de la guerre, la curée impérialiste a commencé

vendredi 26 août 2011 - 13h:55

Jean-Jacques Lamy - Lutte Ouvrière

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Les puissances impérialistes de la coalition anti-Kadhafi n’ont même pas attendu la fin des combats pour entamer la course aux contrats sur le pétrole, le gaz ou les infrastructures, et pour montrer ce qu’elles étaient vraiment venues chercher en Libye.

C’est à propos des ressources du pays en gaz et surtout en pétrole, principal attrait du pays à leurs yeux, avec des réserves évaluées à 45 milliards de barils, que la bataille pour recueillir les dividendes de la guerre fait rage entre les membres de la coalition militaire.

Sarkozy était parti avec une longueur d’avance. Figure de proue de la guerre contre Kadhafi, et premier chef d’État de la coalition militaire à reconnaître le Conseil national de transition, ce dernier avait annoncé lui réserver 35 % des contrats pétroliers pour l’avenir. Donnant donnant. Dans la foulée, les Total, Alcatel-Lucent, Bolloré, Thales, EADS, Veolia, GDF Suez, Entrepose et autres ont envoyé à plusieurs reprises des représentants dans le pays, discuter avec les futurs maîtres du pays de la garantie des contrats passés... et négocier les contrats futurs.

Mais rien n’est joué. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et la France n’est pas seule sur les rangs. Il y a, parmi les États arabes, les Émirats arabes unis et le Qatar, qui ont apporté aux insurgés leur soutien financier et militaire. Les premiers viseraient la gestion des ports libyens, les seconds le gaz. Il y a aussi le Royaume-Uni et les États-Unis qui, d’après la presse, auraient déjà « négocié une bonne partie des contrats pétroliers pour l’après-Kadhafi ». Le ministre des Affaires étrangères italien, quant à lui, s’est réjoui cyniquement de voir dans la chute de Kadhafi de grandes perspectives... pour les entreprises italiennes, notamment dans le secteur pétrolier. C’est ce qui s’appelle annoncer la couleur.

À la fin du mois de juin, le ministre de l’Information du CNT avait annoncé que tous les contrats en cours seraient étudiés, et que ceux qui auraient fait l’objet de commissions ou de pots-de-vin seraient annulés. L’annonce, d’après la presse, aurait fait l’effet d’une bombe : cela revenait à annuler tous les contrats passés. Pour ne pas mécontenter ses soutiens impérialistes, le CNT corrigea rapidement le tir : au début du mois de juillet, il promit d’honorer tous les contrats financiers et pétroliers conclus sous le régime Kadhafi, pots-de-vin compris. Résultat : dans la partie de bras de fer qui s’est engagée pour le partage des ressources du pays, dollars et euros ont commencé à couler à flot.

Total, déjà présent en Libye d’où il tire 2 % de sa production, a confirmé, suite à une révélation du site d’information Mediapart, avoir déjà versé un acompte de 7 millions d’euros pour racheter des droits d’exploitation en Libye à un homme d’affaires opérant déjà sur place.

26 août 2011 - Lutte Ouvrière - Vous pouvez consulter cet article à :
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