Voulant sauver l’accord signé récemment au Caire, les factions palestiniennes opposées seront à nouveau réunies au Caire au nom de la réconciliation et de l’unité, écrit Khaled Amayreh.

Des enfants palestiniens, lors d’un événement organisé par l’Office des Nations Unies (UNRWA) tiennent un grand morceau de tissu recouvert d’empreintes de mains, car ils cherchent à atteindre le record du monde du plus grand nombre d’empreintes de mains imprimées, à Khan Younis, au sud de la bande de Gaza.

L’Egypte, le principal promoteur de la réconciliation palestinienne, a étendu ses invitations à diverses factions palestiniennes pour étudier plus à fond les problèmes entravant la formation d’un gouvernement palestinien d’union nationale.

Une réunion a déjà eu lieu au Caire entre des responsables des services de renseignement égyptiens et des représentants du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP), la seconde organisation à l’intérieur de l’OLP [Organisation de Libération de la Palestine] après le Fatah.

D’autres rencontres entre responsables égyptiens et représentants des diverses organisations palestiniennes sont prévues au cours des prochaines semaines.

Rabah Muhanna, porte-parole du FPLP à Gaza, a déclaré que les Egyptiens tenaient des réunions avec les responsables des organisations palestiniennes afin de discuter des voies à suivre et des moyens à mettre en oeuvre pour surmonter les problèmes qui entravent la formation d’un nouveau gouvernement palestinien acceptable pa tout le monde, en particulier le Fatah et le Hamas.

Muhanna a déclaré aussi que la direction intérimaire égyptienne accordait une réelle attention à la question de la réconciliation palestinienne, malgré ses propres problèmes internes, en ajoutant que la situation palestinienne a toujours été et sera toujours une question de sécurité nationale pour l’Egypte.

Le responsable intérimaire du FPLP, Abdel-Rahim Mallouh a critiqué cette semaine tant le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP de Ramallah), Salam Fayyad que Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre du gouvernement dirigé par le Hamas à Gaza, pour la difficile situation dans le processus de réconciliation, appelant les deux à démissionner.

Dans la même interview avec l’Agence Maan, Mallouh a dénoncé la direction du Fatah en disant : « nous sommes soumis à une décapitation financière à chaque fois que nous critiquons le comportement de l’AP sur le plan politique. »

Plus récemment, un certain nombre de responsables palestiniens ont rejeté les informations et les rumeurs selon lesquelles la direction palestinienne de Ramallah n’était pas particulièrement enthousiaste quant à la poursuite des pourparlers de réconciliation avec le Hamas, à un moment où l’Autorité palestinienne prévoit de réclamer un soutien international pour la reconnaissance d’un Etat palestinien par les Nations Unies.

« Nous ne pensons pas que les deux objectifs, la réconciliation nationale et la demande d’une reconnaissance devant l’ONU, se contredisent ; nous estimons qu’elles se complètent l’une l’autre », a déclaré Azzam Al-Ahmed, le responsable du groupe parlementaire du Fatah au Conseil Législatif Palestinien (CLP).

Il a ajouté que les Palestiniens ne pourraient pas réaliser leurs objectifs nationaux sans une véritable réconciliation nationale. « La persistance de la division est dans l’intérêt israélien. C’est la raison pour laquelle Israël a perdu contenance quand l’accord de réconciliation a été signé au Caire il y a quelques mois. »

Un autre dirigeant du Fatah, Mahmoud Alul, ancien gouverneur de Naplouse, a déclaré à l’AP qu’un nouveau gouvernement devait être formé avant septembre. « Nous ne pouvons aller de l’ONU divisé et désuni. Nous devons former le nouveau gouvernement dès que possible. »

Selon Alul, les contacts avec le Hamas se poursuivent et des résultats positifs étaient attendus pour dans peu de temps.

En attendant, une délégation de personnalités palestiniennes indépendantes, de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza et dirigée par Yasser Wadyeh, s’est réunie cette semaine à Ramallah avec Yasser Uthman, l’ambassadeur égyptien auprès de l’AP. Wadyeh a présenté la réunion comme positive et fructueuse, ajoutant que les discussions ont porté sur la mise en oeuvre de l’accord de réconciliation.

L’ambassadeur Uthman aurait fait savoir aux délégués que la direction égyptienne allait envoyer des invitations aux organisations palestiniennes pour poursuivre les discussion sur la question de la réconciliation. Yasser Wadyeh a dit de son côté que le peuple palestinien et sa juste cause ont énormément souffert de la division.

Dans un initiative simultanée, le gouvernement turc a invité des représentants du Fatah et du Hamas à Ankara pour des entretiens de réconciliation. Les pourparlers devraient compléter les efforts égyptienne pour sauver l’accord de réconciliation signé au Caire entre les deux principaux groupes palestiniens.

La Turquie a de bonnes relations avec le Hamas et le Fatah et est largement considérée comme ayant le souci des intérêts collectifs palestiniens. Par ailleurs, il y a eu des informations non confirmés selon lesquelles le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan prévoyait de réaliser une visite à Gaza.

Erdogan aurait exhorté le président Mahmoud Abbas, lors de sa dernière visite à Ankara, d’accélérer le processus de réconciliation avec le Hamas.

Dans une initiative qu’il faut noter - et qui selon certains observateurs reflète l’engagement du Hamas vis-à-vis de la réconciliation avec le Fatah - les dirigeants islamistes palestiniens ont donné leur soutien au projet de l’AP de Ramallah de solliciter une reconnaissance d’un Etat palestinien en septembre.

Aziz Deweik, porte-parole du CLP, a déclaré que le Hamas soutenait pleinement les efforts (pour une reconnaissance] devant l’Organisation des Nations Unies. Il a prévenu qu’il ne fallait pas succomber face aux pressions américaines et israéliennes, affirmant que la reprise de « pourparlers de paix futiles » entraînerait le même échec et la déception des Palestiniens qui ont expérimenté pendant de nombreuses années d’inutiles négociations avec Israël.

« Les Américains et Israël pensent que la direction de l’AP est facile à intimider, facile à faire chanter, facile à contrôler. Cette direction doit démontrer à la population palestinienne et à ses amis comme à ses ennemis que nous ne cédons pas à la pression et que l’intimidation pratiquée par les Américains et Israéliens ne nous fera pas abandonner nos objectifs nationaux les plus primordiaux. »

Deweik a exhorté Abbas à inclure les factions palestiniennes dans le processus de prise de décision concernant la demande de reconnaissance devant l’ONU. « C’est une question d’une immense importance stratégique pour le peuple palestinien et pour sa cause. La direction de l’AP devrait consulter les représentants élus du peuple palestinien concernant les moyens les plus appropriés pour atteindre les objectifs nationaux. »

En dépit des efforts réalisés pour présenter une image plutôt positive de l’arène politique palestinienne, certaines mesures ont continué à empoisonner et à gâter les relations entre le Fatah et le Hamas. Cette semaine, les milices palestiniennes du Fatah dans la région d’Hébron ont arrêté six enseignants accusés d’affiliation avec le Hamas.

Ces « provocations » couplées avec le maintien en prison de partisans du Hamas en Cisjordanie ont pour effet de maintenir un état de méfiance mutuelle entre les deux mouvements et de saper les efforts de réconciliation. Le Fatah, qui domine le gouvernement de l’AP à Ramallah, prétend que cela n’a rien à voir avec « des mesures de sécurité » prises par le gouvernement de Fayyad contre les sympathisants du Hamas.

Le Hamas affirme que le Fatah doit assumer ses responsabilités en condamnant publiquement la répression permanente contre le mouvement Hamas, ou retirer son soutien à Fayyad.

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3 août 2011 - Al Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :
http://weekly.ahram.org.eg/2011/105...
TRaduction : Claude Zurbach