16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Syrie : un vendredi de colère

vendredi 22 avril 2011 - 06h:35

Al Jazeera

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


L’armée se déploie dans Homs tandis que les militants se préparent aux plus importantes manifestation à ce jour contre le pouvoir du président Bachar al Assad.

JPEG - 23.6 ko
Déçus par la réaction du pouvoir, les manifestants n’en sont plus à demander des réformes mais à exiger un changement de régime

Des militants à travers la toute Syrie se préparent pour ce qu’ils appellent « un grand vendredi », qui devrait voir la plus grande mobilisation à ce jour contre le pouvoir du président Bachar al Assad, dans ce qui pourrait se révéler être une journée décisive pour la Syrie.

Cal Perry d’al Jazeera, rapportant de Damas, a dit que des manifestations étaient attendues dans plus de 40 villes à travers le pays.

« La grande question à l’esprit de tout le monde est : qu’allons-nous voit ici dans la capitale [Damas]. Vendredi dernier, des gens ont essayé de manifester dans la capitale, mais ils ont été refoulés à coups de gaz lacrymogènes... »

« Ce que nous voyons maintenant, c’est que les forces de sécurité anticipent les manifestations en se positionnant dans le centre de villes comme Homs et Daraa, de sorte qu’il sera difficile pour les manifestants de se rendre au centre de ces villes où les forces de sécurité sont déjà stationnées. »

Les manifestations permettront de vérifier si la décision d’Assad ce jeudi, de lever la loi d’urgence - imposée par son parti Baas quand il a pris le pouvoir dans un coup d’Etat il y a 48 ans - aura désamorcé le mécontentement des masses face à la répression et à la corruption.

« Nous sommes déterminés à manifester pacifiquement ... Nous nous réjouissons de la chute de l’état ​​d’urgence. Il n’a pas été levé, il a été renversé ... Avec l’aide de Dieu, nous sommes en route pour la liberté », dit un commentaire sur un Page Facebook gérée par des militants.

Des habitants [à Homs] ont commencé à organiser des patrouilles dans les quartiers après que 21 manifestants aient été tués lundi et mardi par la police et des hommes armés connu sous le nom de « al-shabbiha ».

Aidé par sa famille et un appareil de sécurité omniprésent, Assad, âgé de 45 ans, dispose d’un pouvoir absolu en Syrie.

Plus de 220 ​​manifestants ont été tués depuis que les manifestations pro-démocratie ont éclaté le 18 mars dans la ville méridionale de Daraa, et 21 manifestants ont tués rien que cette semaine à Homs, disent des militants des droits de l’Homme.

Un décret signé jeudi par Assad et levant la loi d’urgence est considéré par l’opposition comme à peine plus que symbolique, puisque d’autres lois donnent aux forces de sécurité de larges pouvoirs.

Human Right Watch a déclaré qu’Assad « a l’occasion de prouver ses intentions en permettant aux manifestations (ce vendredi) de se dérouler sans répression violente ».

« Les réformes n’ont de sens que si les services de sécurité de la Syrie arrêtent de tirer sur les manifestants, de mettre les gens en prison, de torturer, » déclare Joe Stork, directeur adjoint du groupe pour le Moyen-Orienté.

Patrouilles de l’armée

L’armée a été déployée pendant la nuit dans la ville de Homs, ont indiqué des témoins.

Un militant dit aussi que des camions transportant des soldats ainsi que des véhicules équipés de mitrailleuses ont été vus sur la route principale allant de Damas à Homs, une ville centrale qui est apparue comme le nouveau point focal de manifestations.

Les soldats par groupes de cinq patrouillaient à pied cette nuit dans les rues de Homs. Des policiers en civil ou en tenue et des agents portant des tenues de camouflage étaient également présents, ont dit deux témoins.

L’état d’urgence a été appliqué depuis qu’Assad [père] du parti Baas a pris le pouvoir, justifiant les arrestations arbitraires, les emprisonnements et l’interdiction de toute opposition.

Le message de conciliation d’Assad s’engageant à lever l’état ​​d’urgence obéit à un schéma bien connu depuis que les troubles ont commencé il y a un mois : les promesses de réforme sont faites avant le vendredi, lorsque les manifestations sont les plus fortes, et celles-ci sont généralement suivies d’une intense répression.

Les autorités ont accusé des groupes armés infiltrés et des groupes sunnites armés de provoquer la violence lors des manifestations en tirant sur ​​des civils et des forces de sécurité.

Les pays occidentaux et les pays arabes ont pour la plupart mis en sourdine leurs critiques sur les meurtres commis en Syrie, de peur de déstabiliser le pays qui joue un rôle stratégique dans de nombreux conflits au Moyen-Orient.

La Syrie est formellement en guerre avec Israël, mais elle a évité toute tension sur la question du plateau du Golan [occupé par l’état sioniste depuis 1967] depuis un cessez intervenu en 1974.

La Syrie dispose de longues frontières avec l’Irak et soutient le mouvement palestinien Hamas [résistance palestinienne] et le mouvement chiite Hezbollah [résistance libanaise] dans le Liban voisin, mouvement également soutenu par l’Iran.

22 avril 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/indept...
Traduction : Info-Palestine.net


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.