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Syrie : Assad incrimine des « conspirateurs »

mercredi 30 mars 2011 - 20h:47

Al Jazeera

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Bachar al-Assad, le président syrien, a accusé des « conspirateurs » d’être à l’origine de deux semaines de manifestations anti-gouvernementales qui ont secoué la Syrie.

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Président syrien a fait son premier discours public depuis qu’ont commencé les manifestations anti-gouvernementales

Dans son premier discours à la nation depuis le début de la violente répression des manifestations, Assad a affirmé que la Syrie allait devoir passer « un test de son unité ».

« J’appartiens au peuple syrien, et celui qui appartient au peuple syrien devra toujours garder la tête haute », a-t-il dit dans son discours télévisé fait ce mercredi devant les membres du parlement dans la capitale, Damas.

« Je sais que le peuple syrien attendait ce discours depuis la semaine dernière, mais j’attendais d’avoir une vision complète ... pour éviter de faire un discours émotionnel qui aurait rassuré le peuple mais sans aucun effet réel, à un moment où nos ennemis s’attaquent à la Syrie », a-t-il encore dit.

Assad est entré au parlement devant une foule en liesse massée à l’extérieur du bâtiment. Une fois à l’intérieur, les députés scandaient « Dieu, la Syrie et Bachar seulement ! » et « Avec nos âmes, notre sang, nous nous sacrifions pour toi Bachar ».

Bachar a déclaré que des « conspirateurs » ont essayé de pousser au le sectarisme et d’inciter à la haine pour « « abattre la Syrie ».

« Le discours le plus important »

Cal Perry d’al Jazeera rapporte depuis Damas que le discours est « sans aucun doute le discours le plus important de la carrière de [Assad] ».

« Les gens veulent voir la fin de la corruption. Mais dans la rue, les gens disent aussi : "Nous voulons voir les réformes, mais nous voulons voir Bachar al-Assad rester au pouvoir" », dit notre correspondant.

Il était prévu qu’Assad utilise son discours pour aborder une série de réformes annoncées la semaine dernière, au milieu d’une vague de contestation et de protestations qui exigeaient plus de libertés. Mais il a omis de préciser quelles étaient les réformes engagées.

Le discours intervient un jour après que le cabinet ministériel ait démissionné.

Naji al-Otari, le premier ministre démissionnaire, a été choisi par Assad comme Premier ministre par intérim. Otari est Premier ministre depuis 2003.

Le gouvernement a peu de pouvoir en Syrie, où le pouvoir est réellement concentré entre les mains d’Assad, de sa famille et de l’appareil de sécurité.

La Syrie est dirigée par le parti Baas depuis 1963 et Assad a succédé en 2000 à son père, Hafez al-Assad.

Le cabinet ministériel de 32 membres poursuivra la gestion des affaires du pays jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.

Un nouveau cabinet doit être formé dans les 24 heures, ont fait savoir certaines sources à Al Jazeera.

Plus de 60 personnes sont mortes depuis le 18 mars, dans la répression des manifestations par les forces de sécurité, selon Human Rights Watch.

« Poussé dans le chaos »

L’annonce de mardi à propos du cabinet ministériel est survenue alors que des milliers de partisans d’Assad se rassemblaient dans le centre de Damas en signe de soutien à leur dirigeant.

Le mardi, toutes les routes menant à la place Sabeh Bahrat (« Seven Seas ») dans la capitale ont été coupées par des policiers armés de matraques, alors que la foule brandissait des drapeaux syriens et des portraits d’Assad.

« Le peuple veut Bachar al-Assad », ont-ils scandé à l’unisson.

« Bachar al-Assad est la colonne vertébrale de la Syrie. Sans lui, notre pays sera poussé dans le chaos », a déclaré un homme qui s’est identifié comme Abu Khodr.

La semaine dernière, Bouthaina Shaaban, la conseillère principal du président, a annoncé un certain nombre de réformes qui devraient être mises en place prochainement.

« Une des principales choses qu’elle a déclaré était qu’il n’y a pas de ligne rouge. Tout est en place pour des négociations avec le président de la Syrie, » nous dit Rula Amin d’al Jazeera.

« Le parlement a tenu des réunions portant sur certaines de ces réformes, demandant parfois au bureau du président de préciser exactement ce que seront ces réformes. »

Elle a aussi souligné : « les gens demandent des réformes, mais pas nécessairement que le président démissionne ».

État d’urgence

Les autorités syriennes ont également promis de lever l’état ​​d’urgence en vigueur depuis presque 50 ans, depuis que le Parti Baas a pris le pouvoir.

« Nous savons que la loi d’urgence sera levée, ce qui est confirmé ... la question est à quelle date », dit notre correspondant.

Les avocats disent que la loi d’urgence a été utilisée par les autorités pour interdire les manifestations, justifier les arrestations arbitraires et les tribunaux à huis clos, et donner le champ libre à la police secrète.

La semaine dernière, l’Etat a également annoncé d’autres réformes - en même temps que la libération des détenus - et des projets pour établir de nouvelles lois sur les médias et l’autorisation des partis politiques.

Les protestations se sont développées en devenant de plus en plus violentes à travers le pays, avec de nombreux tués dans les derniers troubles.

Ces manifestations auraient été impensables il y a quelques mois en Syrie, mais ce pays est maintenant confronté à la vague révolutionnaire arabe qui a renversé les dirigeants en Egypte et en Tunisie.

Assad a été critiqué par l’Occident et la Turquie voisine pour avoir utilisé la violence contre des manifestants pacifiques.

30 mars 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net


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