16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Yémen : l’armée se range majoritairement du côté des manifestants

lundi 21 mars 2011 - 15h:32

Al Jazeera

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Des soldats et des tanks ont été déployés dans la capitale Sanna afin de protéger les manifestants anti-gouvernementaux, après que trois généraux de haut rang aient rejoint le soulèvement.

JPEG - 129.1 ko
Vendredi, ce sont plus de 50 manifestants qui on été assassinés par les forces de répression - Photo : AFP

Trois généraux de premier plan de l’armée yéménite ont déclaré leur soutien aux manifestants anti-gouvernementaux qui exigent la démission du président du pays, Ali Abudullah Saleh.

Le général Ali Mohsen Saleh, chef militaire de la zone nord-ouest et à la tête de la première division blindée, a déclaré lundi qu’il avait déployé des unités de l’armée pour protéger les manifestants.

Deux généraux se sont ralliés au général Saleh peu de temps après.

Lors d’une conférence de presse, le général Saleh a déclaré : « aujourd’hui, le Yémen souffre d’une crise générale et dangereuse. »

Consultez la vidéo d’Al Jazeera

« Le manque de dialogue et l’oppression contre des manifestants pacifiques ont abouti à une crise qui s’aggrave chaque jour. »

« Et à cause de ce que je ressens des émotions parmi les responsables des forces armées, qui font partie intégrante du peuple et sont les protecteurs du peuple, je déclare en leur nom notre soutien à la révolution pacifique des jeunes et à leurs revendications. Nous allons remplir nos devoirs. »

L’annonce a été faite quelques jours après que de nombreuses personnes aient été tuées lorsque des hommes armés ont tiré sur une manifestation anti-gouvernementale dans la capitale Sanaa.

Plusieurs ministres ont démissionné du gouvernement après les violences de vendredi. Abdullah Alsaidi, ambassadeur pour le Yemen à l’Organisation des Nations Unies, a également démissionné pour protester contre le massacre.

Hakim Al Masmari, rédacteur en chef du Yemen Post, a déclaré à Al Jazeera que les défections dans l’armée ce lundi sonnaient le glas pour le président Saleh.

« Il est officiellement fini, maintenant que plus de la moitié de l’armée s’est ralliée aux manifestants. »

« Qu’Ali Saleh Mohsin annonce cela est un signe clair au président Saleh que le jeu est terminé et qu’il doit démissionner dès maintenant. »

« Selon nos sources, le président savait que cela se produirait et il s’attend à ce que le général Saleh le laisse partir sans nouvelle dégradation ni humiliation », a-t-il ajouté.

Soulèvement populaire

Ce dimanche, le président Saleh a révoqué tout son cabinet, après un mois de soulèvement populaire exigeant des réformes politiques et sa démission.

Le président a demandé au cabinet de servir de gouvernement intérimaire jusqu’à ce qu’il en forme un nouveau.

Ajoutant encore plus de pression sur Saleh, la confédération tribale la plus puissante du pays a appelé à sa démission dimanche.

Cheikh Sadiq al-Ahmar, chef du Hashed qui comprend la tribu de Saleh, a publié une déclaration demandant au président de répondre aux exigences du peuple et de partir. Cette déclaration a été cosignée par plusieurs responsables religieux.

Jamila Ali Raja, ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères yéménite a déclaré à Al Jazeera : « Ils préparent la mise en place d’une protection militaire, en même temps qu’un gouvernement de transition, ce qui sera un scénario semblable à celui l’Egypte. »

Parlant à Al Jazeera, Al Mutawakil Gabool, un jeune militant a déclaré : « Nous sommes maintenant entre deux armées - celle qui a rejoint les manifestants et celle qui reste sous l’autorité du président Saleh ».

« On a peur de la guerre civile, mais nous voulons absolument une révolution pacifique. »

Condamnation la violence

Saleh est au pouvoir depuis 1978, et il fait face à l’un des défis les plus difficiles de son mandat.

La violence utilisée contre des manifestants a entraîné la condamnation de l’ONU et des États-Unis, lesquels soutiennent le gouvernement du Yemen avec des centaines de millions de dollars en aide militaire pour lutter contre une organisation qui serait liée à Al-Qaïda.

Les religieux musulmans ont appelé les soldats yéménites à désobéir aux ordres de tirer sur les manifestants, et ils ont accusé Saleh d’être responsable du massacre de vendredi.

« Les défections sont de tous les côtés et ce n’est que le début », explique Abdul Ghani Al Iryani, un analyste politique dans la capitale, Sanaa.

« Je pense que si nous n’arrivons pas à une sorte de réconciliation nationale, les défections se poursuivront jusqu’à ce que le régime tombe. »

« Le président parle à divers groupes politiques, mais il ne parle pas au groupe principal, qui est la jeunesse. »

« S’il veut sortir de cette crise, il aura à répondre à leurs préoccupations, il faudra les inclure dans tout dialogue national et il devra accepter le fait qu’une grande partie de son pouvoir doit être transféré à un gouvernement d’unité nationale. »

Vingt-quatre parlementaires ont quitté le parti au pouvoir depuis le début des manifestations.

Huda al-Baan, ministre yéménite des droits humains, a déclaré qu’elle avait démissionné du gouvernement et du parti au pouvoir pour protester contre les attaques sur les manifestants par des tireurs embusqués.

Elle a déclaré dans un communiqué samedi soir que sa démission avait pour but de protester contre le « massacre » de manifestants.

Le sous-secrétaire au ministère, Ali Taysir, a également démissionné.

Nabil al-Faqih, ministre du Tourisme, a démissionné vendredi à cause de « l’utilisation injustifiée de la force » contre les manifestants, tandis que le ministre des questions religieuses Hamoud al-Hattar a démissionné plus tôt dans la semaine.

Le chef de l’agence étatique d’informations a également démissionné ainsi que l’ambassadeur du Yémen au Liban.

Selon des témoins, des « voyous » pro-gouvernementaux ont tiré une pluie de balles depuis les toits à proximité d’une place près de l’Université de Sanaa, qui pendant des semaines a été le centre des manifestations appelant à la fin du règne de Saleh.

21 mars 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.