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Libye : les places fortes des insurgés sous le feu des milices de Kadhafi

lundi 14 mars 2011 - 18h:09

Al Jazeera

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Alors que les milices de Mouammar Kadhafi poursuivent leur offensive militaire contre l’opposition, des obus sont tombés six kilomètres à l’ouest de la ville libyenne de Ajdabiya, que les insurgés se sont jurés de défendre.

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Rapide instruction militaire dans la ville libérée de Benghazi

Des journalistes de l’AFP ont vu deux cratères d’environ quatre mètres de large et distants de 5 mètres, près d’un carrefour, après les bombardements de lundi.

Les insurgés ont déclaré qu’il n’y avait pas eu de victimes, « mais Ajdabiya est considérée comme la dernière ligne de défense », a déclaré Tony Birtley d’Al-Jazira, rapportant depuis Benghazi.

Pendant ce temps, Kadhafi aurait offert une amnistie aux insurgés s’ils acceptaient de déposer les armes, a affirmé la télévision d’Etat libyenne ce lundi.

La correspondante d’Al Jazeera dans la capitale Tripoli dit que l’offre peut influencer les forces d’opposition qui ne savent pas si elles vont être en mesure de se battre contre les forces de Kadhafi, étant donné l’écrasante supériorité de ses moyens militaires.

Les insurgés craignent d’être massacrés

« Il y a une énorme anxiété. C’est un tout ou rien maintenant », a déclaré Anita McNaught.

« Si les insurgés ne parviennent pas à résister à Kadhafi et à établir une sorte de zone de protection dans l’Est du pays, il est presque certain qu’il y aura une purge redoutable contre ceux qui ont osé lever la main contre l’administration Kadhafi. »

« Les gens savent que s’ils ne sont pas en mesure de garder Tripoli à distance, l’alternative est trop horrible pour être considéré. Ces craintes s’appliquent également à Tripoli... Elles ne sont tout simplement pas exprimées publiquement comme elles le sont dans l’Est. »

« Phase finale »

Sur le champ de bataille, les combattants de l’opposition disent avoir repris des parties de la ville pétrolière de Brega et avoir capturé des soldats des troupes de Kadhafi, mais ces informations sont rejetées par le côté adverse.

Les combats ont également repris dans les villes d’Ajdabiya et Zouara.

Le général Abdel Fatah Yunis, un commandant rebelle qui a démissionné en tant que ministre de l’Intérieur de Kadhafi peu de temps après le début du soulèvement à la mi-février, a déclaré que Ajdabiya, située à un peu plus de 100 kilomètres à l’ouest, était « une ville vitale ».

« C’est sur la route vers l’est, vers Benghazi et Tobrouk et aussi vers le sud. La défense d’Ajdabiya est très importante ... Nous allons la défendre », a-t-il déclaré.

D’Ajdabiya, une route s’étend le long de la côte à destination de Benghazi, la deuxième ville de Libye avec une population de un million d’habitants, dont les insurgés ont fait leur capitale.

Une autre route va droit à travers le désert vers l’est et le port pétrolier de Tobrouk, qui à ce jour a donné un contrôle complet de la frontière égyptienne à l’opposition.

Birley d’Al Jazeera a déclaré : « les forces de Kadhafi progressent et il semble que les combats se rapprochent de Benghazi ».

« Il semble que nous entrons dans la phase finale du conflit, et on saura dans les prochaines semaines si cette révolution va échouer ou réussir. »

Pendant ce temps, l’agence Reuters rapporte que la France intensifiait ses efforts pour persuader les puissances mondiales d’imposer une zone d’exclusion aérienne sur la Libye.

La France a dit qu’elle consulterait les autres pouvoirs « dans les prochaines heures » pour tenter de mettre en place une telle zone afin d’assurer la protection des civils « exposés à la terrible violence subie par la population libyenne ».

L’appel ce week-end de la Ligue arabe aux Nations Unies pour imposer une zone d’exclusion remplit l’une des trois conditions fixées par l’OTAN pour qu’elle contrôle l’espace aérien libyen.

Le Conseil de sécurité se réunit lundi pour examiner les options sur la Libye, mais aucune résolution ne devrait encore en sortir.

Délai international

Les analystes estiment que la communauté internationale risque de n’être d’accord sur une réplique à l’attaque de Kadhafi contre une révolte populaire, qu’après que tout soit consommé.

« La communauté internationale traîne les pieds », a déclaré à Reuters Saad Djebbar, avocat à Londres et spécialiste des affaires libyennes.

« Le rythme diplomatique est très lent. Il est urgent d’agir rapidement avant que ces gens ne soient massacrés par les forces de Kadhafi. »

« La communauté internationale doit agir maintenant - non seulement pour protéger Benghazi d’une attaque, mais à cause de ce que cela signifie pour le reste du monde si Kadhafi est autorisé à rester dictateur en Libye », a déclaré Geoff Porter, un consultant politique aux États-Unis et spécialiste de l’Afrique du Nord.

Parlant à Al Jazeera, Tarik Yousef, un chargé de recherche à l’université de Dubaï a déclaré que « ce qui a manqué c’est de savoir ce que les États-Unis veulent vraiment faire ».

« Ils ont besoin de faire le tri dans un grand nombre d’idées concernant une ère post-Kadhafi en Libye, mais avec le temps qu’ils prennent, je crains que cela ne coûte très cher aux civils libyens. »

Armer les insurgés

La Grande-Bretagne a également fait pression pour l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne pour protéger les Libyens de l’aviation de Kadhafi.

William Hague, secrétaire britannique aux Affaires étrangères, a déclaré que les puissances internationales devraient envisager la possibilité d’armer les rebelles libyens et de prendre rapidement des mesures pour empêcher les forces de Kadhafi d’écraser une rébellion populaire.

La Haye a déclaré que ce serait un cauchemar pour les Libyens si Kadhafi réussissait à se maintenir au pouvoir.

Kadhafi : « un cauchemar pour les Libyens »

« Si Kadhafi continue à être en mesure de dominer une grande partie du pays, ce serait alors un long cauchemar pour le peuple libyen et ce serait un Etat paria pendant un certain temps à venir », a déclaré La Haye à la radio de la BBC.

Parmi les membres ayant droit de veto aux Nations Unies, la Chine s’est prononcée contre l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne, tandis que la Russie et les États-Unis ont semblé réticents et que l’Allemagne et l’Italie adoptaient une ligne en retrait sur l’intervention.

Cependant, le président russe Dmitri Medvedev a interdit à Kadhafi et à 15 membres de sa famille ainsi qu’à son entourage immédiat de séjourner en Russie comme d’y mener des transactions financières, a rapporté l’agence de nouvelles Interfax.

Outre la famille au pouvoir, les restrictions financières s’appliquent aussi au responsable du service des renseignements militaires de la Libye, qui est le beau-frère de Kadhafi, selon Interfax.

14 mars 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/a...
Traduction : Info-Palestine.net


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