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Coupe du monde ?
L’équipe féminine palestinienne de football rêve de jouer sur gazon

lundi 10 juillet 2006 - 15h:04

Rachel Shabi

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" Sur un terrain de sport couvert dallé de béton à Bethléhem, 12 femmes suivent leur entraîneur. Plusieurs tours de terrain en courant, exercices d’échauffement, entraînement sérieux aux pratiques du tacle, du drible et du tir..."

Les femmes lèvent le drapeau palestinien sur le terrain

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L’équipe joue sur un terrain en béton, rarement sur pelouse.

...C’est une séance difficile ; l’une des premières en quelques mois mais les filles sont toutes souriantes, manifestement satisfaites d’être en train d’apprendre du « beau jeu ».

Elles ne sont qu’un moitié de l’équipe de football féminine palestinienne composée de joueuses de la région, Ramallah, Gaza et Bethléhem, qui ont joué dans des tournois à l’étranger. Leur tenue est aux couleurs du drapeau palestinien et les joueuses musulmanes portent de longues manches, des pantalons et des foulards.

Honey Thaljieh, 21 ans et capitaine de l’équipe : « Ce fut important de lever notre drapeau lors des tournois de la Ligue arabe ».

En avril, l’équipe a participé à un tournoi féminin de 10 jours à Alexandrie, en Egypte. En février, elle est allée à Abu Dhabi [Emirat du Golfe persique] pour le premier championnat de football féminin arabe. En septembre dernier, elle a joué à Amman en Jordanie, pour le premier championnat de football féminin d’Asie de l’ouest.

Samar Araj Mousa, qui entraîne l’équipe et est directrice sportive de l’université de Bethléhem : « Nous perdons toujours, mais quelquefois, nous jouons aussi bien que les autres équipes. »

Manque d’opportunités

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Honey Thaljieh, capitaine de l’équipe, en action lors du match à Abu Dhabi.

Pour Mousa, qui a formé l’équipe il y a presque trois ans, les capacités et l’énergie des joueuses sont freinées par le manque de possibilités de formation. « Le championnat d’Asie de l’ouest a été pour nous la première occasion de jouer sur un vrai terrain de football. » dit-elle.

L’équipe pratique sur un sol en béton à Bethléhem ou sur du gravier près de Bait Sahur. Le terrain de pelouse le plus proche est à trois heures de Jéricho.

Certaines filles portent des blessures aux genoux et aux chevilles, résultats des chutes sur le béton, qu’elles n’auraient pas sur une pelouse. Qui plus est, dit Jackline Jazrawi, 20 ans, joueuse de l’équipe, c’est encore plus dur en hiver quand il pleut. « Ce terrain de jeu a une toiture qui fuit, de sorte que nous glissons beaucoup dans les flaques. »

Les checkpoints israéliens

L’équipe féminine nationale a rarement la possibilité de s’entraîner complète à cause des checkpoints israéliens. « Quand nous allons en Egypte, nous ne sommes que la moitié de l’équipe » dit Jazrawi. « Nous n’avons pu nous entraîner toutes ensembles que deux ou trois fois avant de jouer en tournois. »

Mousa a lancé le football à Bethléhem mais pas sans quelques haussements de sourcils ; il y a eu débat pour savoir si les femmes devaient jouer, dit-elle. Mais un sondage dans la population a montré que 85 % étaient d’accord. « Ceux qui n’étaient contents faisaient partie la plupart du temps du quart islamique », dit Mousa. « Ils disaient que le football était un jeu brutal pour les filles, ou que les vêtements étaient érotiques, ou que si les femmes jouaient, elles devaient jouer en intérieur et avec un entraîneur masculin. »

Mais les femmes de l’université de Bethléhem et des écoles du secteur ont sauté sur l’occasion.

Thaljieh, diplômée de cette année en administration d’affaires : « C’était mon passe-temps quand j’étais jeune et je jouais dans le voisinage avec mes frères. Chaque fois que je voyais un ballon de football, je m’en emparais. »

Le football ouvre l’esprit

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Honey Thaljieh, capitaine de l’équipe, en action lors du match à Abu Dhabi.

Les joueuses de Bethléhem, qui ont de 11 ans à 22 ans, s’entraînent deux fois par semaine, plus des séances d’exercices physiques, avec Mousa, à l’université. « Nous n’avons nulle où aller et où nous dépenser », dit Thaljieh. « A Bethléhem, nous sommes dans une prison dont seul le haut est ouvert ».

La ville est entourée de checkpoints et de barrages routiers israéliens, avec le mur de séparation qui passe sur tout le côté nord.

Les joueuses croient également que le sport leur donne une occasion de lancer un défi à leurs rôles traditionnels de femmes.

Jazrawi, étudiante en biologie à l’université de Bethléhem : « Le monde arabe est très strict comparé à d’autres cultures. » « Nous devons changer cela, et le changement viendra des femmes. A travers le football, nous pouvons ouvrir nos esprits davantage, et aussi notre société. »

samedi 8 juillet 2006 -
http://www.imemc.org/index.php?opti...
Wednesday 14 June 2006, 17:47 Makka Time, 14:47 GMT
http://english.aljazeera.net/NR/exe...


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