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Kadhafi utilise l’aviation et les chars contre les insurgés

mardi 8 mars 2011 - 11h:57

Al Jazeera

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Les combattants de l’opposition demandent de l’aide pour repousser les féroces contre-attaques lancées par les milices de Kadhafi pour tenter de reprendre les villes libérées.

Les combattants de l’opposition en Libye ont repoussé les attaques féroces lancées par les milices de Mouammar Kadhafi, tandis que l’on fait état d’un nombre de plus en plus important de morts.

Les partisans Kadhafi se sont déplacés vers l’est ce mardi pour tenter de repousser les insurgés et reprendre les villes libérées, et des informations signalent qu’ils auraient repris la ville de Ben Jawad au centre de la Libye.

Les mêmes milices se sont déployées autour du port pétrolier de Ras Lanuf, qui subit des bombardements aériens.

Plusieurs personnes auraient été tuées dans les affrontements la veille, dont toute une famille qui tentait de fuir les combats.

Il y a eu également de violents combats dans la ville orientale de Misurata, située entre la capitale Tripoli, et Syrte, la ville natale de Kadhafi, et au moins 18 personnes auraient été tuées.

Le dimanche, les insurgés ont été filmés alors qu’ils célébraient leur victoire sur les forces de Kadhafi, mais cela a été de courte durée car les combats ont repris le lundi. Les insurgés disent s’attendre à ce que les forces de Kadhafi se regroupent pour de nouvelles attaques.

Valerie Amos, sous-secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et aux secours d’urgence de l’ONU, a déclaré dans un communiqué que le Croissant-Rouge à Benghazi a indiqué que Misurata était attaquée à nouveau par les milices de Kadhafi.

« Les organisations humanitaires doivent de toute urgence y avoir accès, » dit-elle. « Des gens sont blessés ou mourants et ils ont besoin d’aide immédiatement. »

Des témoins ont également déclaré à Al Jazeera que Az-Zawiyah, à l’ouest de Tripoli, subissaient de violentes attaques par les partisans de Kadhafi.

Pendant ce temps, la télévision d’Etat libyenne a démenti des informations selon lesquelles Kadhafi a essayé de trouver un accord avec les insurgés qui veulent le voir partir.

Kadhafi aurait envoyé un représentant faire une proposition au « Conseil national » basé à Benghazi. Il apparait qu’il voulait des garanties pour lui et sa famille en matière de sécurité et une immunité face à des poursuites.

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Très mobilisés mais faiblement armés et encadrés, les révolutionnaires ont des difficultés à faire face aux armes déployées par les milices de Kadhafi. On apprendra certainement bientôt que des conseillers militaires israéliens se trouvent à Tripoli et que le recrutement de mercenaires africains s’organise via des compagnies israéliennes - Photo : EPA

Un porte-parole des insurgé a affirmé avoir été en contact avec un représentant de Kadhafi, lequel cherche à négocier une sortie.

« Nous avons rejeté cette demande. Nous ne négocions pas avec quelqu’un qui a versé le sang libyen et continue de le faire. Pourquoi lui ferions confiance aujourd’hui ? » a indiqué à l’agence Reuters Mustafa Gheriani, un responsable des contacts avec les médias pour le Conseil.

Violents combats

Le rapport a été publié comme Jacky Rowland d’Al Jazeera rapporte depuis la ville pétrolière de Brega que les milices de Kadhafi semblaient avoir « tracé une ligne dans le sable » sur la route de Syrte.

« Si les insurgés veulent capturer Syrte, ils devront se préparer à de violents combats le long du chemin », dit-elle.

A l’hôpital de Brega, 42 opposants blessés ont été traités, tandis qu’au moins huit opposants sont morts, indique aussi notre correspondante.

« La grande majorité des personnes blessées l’ont été par leurs propres armes », dit-elle, expliquant que les rebelles avaient peu ou pas du tout de formation militaire.

« Des gens qui n’ont aucune expérience militaire disent aux soldats qu’ils veulent se battre, et qu’ils veulent combattre dans les forces anti-Kadhafi. »

Kadhafi semble ce lundi semble avoir consolidé son contrôle de Az-Zawiyah. La ville avait été la plus proche de Tripoli dans les mains de l’opposition.

Un résident de Az-Zawiyah a déclaré à l’agence Associated Press que les tanks et l’artillerie de Kadhafi avaient ouvert le feu sur les insurgés autour de 9 heures, heure locale, et l’attaque se poursuivait au moment où il a quitté la ville à 13 heures 30.

Toutes les entrées de la ville étaient sous le contrôle des milices de Kadhafi et les insurgés avaient été chassés de la place centrale de la ville, la place des Martyrs, et d’une mosquée à proximité après la plus violente attaque de ces quelques jours.

« Les chars sont partout, » a-t-il dit. « L’hôpital est à court de fournitures. Il y a partout des blessés qui ne peuvent trouver un endroit où se réfugier. »

Pour l’instant Kadhafi a réussi à stopper l’avancée des insurgés qui avait commencé la semaine dernière lorsque des combattants se sont déployés au-delà de la moitié Est du pays contrôlée par l’opposition.

Demande d’aide

Les forces insurgées disent qu’elles vont être débordéss si Kadhafi continue de lancer ses attaques aériennes, et ils demandent à la communauté internationale d’imposer une zone d’exclusion aérienne pour empêcher cela.

« Nous ne voulons pas d’une intervention militaire étrangère, mais nous voulons une zone d’exclusion aérienne, » a déclaré un combattant, Ali Suleiman, à l’Associated Press.

« Nous attendons tous cela, » dit-il. Les insurgés peuvent s’occuper « des roquettes et des chars, mais pas de l’armée de l’air de Kadhafi. »

Le président américain a déclaré lundi que les Etats-Unis et ses alliés de l’OTAN envisageaient une réponse militaire à la violence, et la Grande-Bretagne et la France sont en train d’élaborer une résolution de l’ONU qui établirait une zone d’interdiction de vol.

Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis étaient aux côtés du peuple libyen, lequel fait face à une violence « inacceptable ». Il a également envoyé un message fort à Kadhafi, disant que lui et ses partisans seraient tenus pour responsable de la violence.

William Hague, ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, a déclaré que la Grande-Bretagne « travaille en étroite collaboration et dans l’urgence avec des partenaires sur les éléments d’une résolution sur une zone d’exclusion aérienne ».

Toutefois, un diplomate britannique à l’ONU a précisé que le projet de résolution est en préparation au cas où il serait nécessaire mais qu’aucune décision n’a été prise pour le présenter au Conseil de sécurité.

Les six pays du Golfe alliés des Etats-Unis ont dit qu’ils soutiendraient une résolution de l’ONU instaurant une zone d’exclusion aérienne sur la Libye pour protéger les civils. Les Etats du Golfe ont également qualifié de « massacres » les assassinats commis par les forces pro-Kadhafi en Libye.

Abdul Rahman Hamad al-Attiyah, secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a déclaré : « les massacres commis par le régime » en Libye contre ses propres citoyens sont « des crimes contre l’humanité ».

La protection des citoyens libyens est une « priorité absolue », a dit al-Attiyah. Il s’exprimait lundi soir lors d’une réunion de ces pays pétroliers à Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis.

Des centaines voire des milliers de personnes sont mortes depuis le 14 février, début du soulèvement en Libye pour tenter de chasser le dictateur Kadhafi au pouvoir depuis plus de 41 ans. Des limitations sévères sur les médias font qu’il est très difficile d’obtenir un chiffre précis.

Plus de 200 000 personnes ont fui le pays, la plupart étant des travailleurs étrangers. L’exode est en train de provoquer une crise humanitaire à la frontière avec la Tunisie.

8 mars 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/a...
Traduction : Info-Palestine.net


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