16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Imaginons une nouvelle Egypte

mercredi 2 février 2011 - 07h:00

Adam Makary - AL Jazeera

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Bien les deux - tiers des Egyptiens sont nés après l’arrivée au pouvoir de Moubarak. Et, depuis, une grande partie d’entre eux avait bien du mal à imaginer autre chose que cela - jusqu’à présent.

JPEG - 130.1 ko
La peur a changé de camp... Un grand moment ! - Photo : Gallo/Getty

Du sein de la nation, des gens de toutes sortes - jeunes et vieux, Musulmans et Chrétiens, riches et pauvres - sont descendus dans la rue ils refusent de s’en retirer tant que leur voix ne sera pas entendue.

Leurs demandes sont peu nombreuses mais fondamentales. Ils demandent l’instauration d’un meilleur niveau de salaire minimum, la fin de l’état d’urgence, la démission d’un Premier ministre, Habib el - Hadli, à la longévité excessive, et le droit à la liberté d’expression.

Mais leurs appels au changement s’adressent à des sourds.
Alors que des mouvements de protestation sans précédent montaient des faubourgs au cours de la première nuit de manifestations dans toute l’Egypte, la télévision d’état avait choisi de diffuser un documentaire sur les Pyramides !

Pas une mention du chaos qui s’en était suivi au cours de la nuit. Et le jour suivant, les gros titres de la presse gouvernementale se focalisaient sur des développements concernant des pays voisins tel le Liban.

Cependant les journaux indépendants rapportaient des images d’Egyptiens blessés et consacraient leurs unes - en grosses lettres rouges - à des mots tels que « Attention ! ».

Toutefois le silence du gouvernement Moubarak est encore plus assourdissant qu’il ne semble.

Aujourd’hui, Safwut el - Sherif, secrétaire général du parti au pouvoir, a affirmé, au cours d’une conférence de presse, se sentir concerné par le sort de la jeunesse. Elle est manipulée, dit - il, sans faire la moindre concession, eu égard aux centaines de gens qui ont été blessés depuis le début des protestations le 25 janvier.

Des milliers d’Egyptiens s’apprêtent à participer à des marches pacifiques et à des « sit - in » dans les grandes villes. Mohamed ElBaradei, qui s’est proposé comme dirigeant intérimaire, doit participer à une manifestation de grande ampleur Vendredi, au Caire, après la prière du matin.

Mais d’ores et déjà je commence à recevoir des informations de « citoyens - reporters » selon lesquelles des casseurs vendus au pouvoir s’arrangeront pour que rien ne se déroule de manière pacifique. Dans plusieurs enclaves pauvres du Caire et d’Alexandrie, disent - ils, ces mercenaires ont été vus déversant de l’essence sur des voitures en stationnement. Dans le but de les faire brûler au bon moment.

Ils ont aussi eu l’écho de rumeurs selon lesquelles les services secrets vont relâcher un groupe particulier de tueurs, connus sous le nom d’Akwan al - Haq (ou « frères de la Liberté »), qui doit mener des charges dans les rues armés de sabres et d’acide à jeter au visage des manifestants - de façon à rendre un certain extrémisme islamique responsable de la dérive violente de mouvements pacifiques !

Les services SMS ont été bloqués par tous les opérateurs de téléphonie et les services téléphoniques doivent être coupés toute la journée. Internet semble hors d’usage dans de nombreux endroits.

Nul ne sait ce qui peut se passer mais il y a une chose de sûre : les gens en ont ras le bol !

28 janvier 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://blogs.aljazeera.net/middle-e...
Traduction de l’anglais : Mikâ’il


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.